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Comment le bruit est-il pris en compte dans l’analyse ergonomique du travail et situations d’usage de dispositifs techniques ? Historiquement, dans les milieux de travail, le bruit se posait comme une contrainte, une nuisance, à laquelle il fallait trouver une réponse pour protéger les travailleurs, soit en agissant directement sur les sources du bruit, soit en équipant les opérateurs de protections individuelles. En ergonomie et depuis les années 70, le bruit est également considéré comme sources d’informations informelles exploitées dans les activités de perception, de construction d’une conscience de la situation pertinente et dans les processus de prise de décision. Le bruit devient alors en ergonomie, une des composantes de l’activité des personnes à intégrer dans une démarche d’analyse systémique. Au-delà des seuils règlementaires, nous nous intéressons au bruit comme un élément du travail ou d'une situation d'usage. A ce titre, il peut être subi et perçu comme une contrainte, mais peut également être intégré comme une ressource de l’activité déployée par les personnes pour atteindre les objectifs visés. Ainsi, en ergonomie, on cherche à faire sens des différentes productions sonores pour mieux distinguer les divers phénomènes de « bruit » au travail ou en situation d’usage, d’en apprécier leur variété, leurs incidences, d’appréhender leur spécificité et leur pertinence dans l’activité, et ne plus l’envisager juste comme un « bruit ».
Après une brève présentation de notre équipe et des principes fondateurs de l’ergonomie, nous illustrerons nos propos de deux exemples issus de travaux menés.
Willy Buchmann,
Tahar-Hakim Benchekroun,
Catherine Delgoulet,
Le centre de recherche sur le travail et le développement (CRTD)